On voit une dame et un jeune homme qui sont assis sur un banc dans le parc. À droite on voit la mer ayant un éclat vert et on écoute les vagues qui se brisent au rivage avec un son éloigné un peu silencieux, mais persistant. Sur le banc se trouvent des tasses de thé que tous les deux prennent de temps en temps pour en boire.

L: Je suis un peu déçu.
E: Pourquoi?
L: Parce que j’ai pensé que “Le Pendule de Foucault” était un de mes livres préférés.
E: Qu’est-ce qui a changé ton opinion?
L: On nous a dit que l’écrivain avait une librairie des ouvrages, y compris tels d’occultisme et d’ésotérisme, dans le but de les démentir. Et puis selon ses avis les chiens ne riaient pas ne se rendaient pas compte de leur mort.
E: Quelle bêtise!
L: Exactement. Tu te souviens de Kira? Elle avait un sourire, le plus franc et bel que j’aie jamais vu chez les hommes. Les bêtes, tous les êtres animés, sentent le moment de leur décès.
E: De quoi avez-vous encore parlé?
L: De l’amitié. J’étais et je suis d’avis, que le dernier se base sur la vérité. Mais attend, je me souviens souvent de mon ami D. La dernière fois quand nous nous sommés rencontrés il m’a encouragé. Cela n’est pas tout. Chaque fois lorsque je regarde ses yeux, j’ai le sentiment qu’ils rient. Et après l’avoir rencontré j’étais si léger, si plein d’espoir et mon cœur tremble.
E: Tu me rends jalouse.
L: Les vrais amis s’aiment d’une façon au delà des paroles. L’amitié franc signifie d’avoir envie d’être auprès de quelqu’un sans la nécessité de parler.
E: Et la haine?
L: En l’éprouvant on reste muet mais on essaie de s’éloigner de l’autrui. Le plus grand châtiment serait de laisser quelqu’un seul. Et quand on est seul, quand on n’était plus aimé, on ressemblera à un mort.
E: Cela paraît cruel.
L:… Revenons à la Vérité. Quelle bêtise! On est toujours sûr de ses sentiments, de ses œuvres, tu comprends? Sinon on est bête. Je l’aurais su, si j’avais jamais triché pendant un examen. Je le saurai, si j’ai effectué mon travail de meilleure façon. Je me rends compte des émotions et des pensées qui traversent soit mon cœur, soit mon cerveau.
E: Il est nécessaire d’être conscient n’est-ce pas?
L: Tout à fait, ma mie. Et puis derrière toutes nos actions se cache soit notre sagesse soit notre bêtise. On s’en rend compte toujours.

On écoute la haleine du vent. Elle touche les feuilles des arbres en faisant un bruit gentil.

L: J’ai dit qu’il est indispensable et un grand plaisir d’avoir du temps pour nous-mêmes.
E: Afin de faire quoi?
L: Lire et nous aimer.

L’homme lui donne un bisou. Il boit de la tasse en regardant autour de lui.

L: Nous nous trouvons au Paradis.
E: Tu es en sûr?
L: Oui. Si je pouvais retenir la lumière à l’intérieur de moi je serais capable de voir la tienne, qui coule de tes yeux.

Elle touche sa main.

E: Dis moi, quand est-on franc, vraiment?
L: D’après moi, lorsqu’on ne joue aucun rôle devant les autres. Bien que nous ayons les nôtres – sociaux, professionnels et peut-être surnaturels, il est indispensable de demeurer soi-même.
E: Et c’est-à-dire quoi?
L: C’est-à-dire être ouvert envers les autres et la situation. Ne pas avoir peur, ne craindre rien. S’exprimer comme on est sans attendre à aucun jugement de l’autrui.
E: Serait-il possible?
L: Oui, si le soi diminue l’Amour augmente.
E: Tu es idéaliste!
L: Plutôt j’essaie d’être Homme.

À la fin de la scène ils se tiennent debout et jettent les tasses à une poubelle. Les deux jeunes gens s’éloignent en marchant sur l’allée. Avec des pas lents et en se tenant les mains ils se précipitent vers la Mer. Le Soleil est en train de se coucher et la lumière est d’une couleur orange, un peu étrange, qui baigne toutes les images.

Sofia, 12 Avril, 2025